Le Fil | Québec, ville attrayante et compétitive

Article paru dans LeFil Volume 51, numéro 1414 janvier 2016 | Par Yvon Larose


La forte croissance économique de Québec et de sa région au cours des trois dernières décennies a eu des répercussions sur les plans social et environnemental

Depuis 30 ans, la région de Québec tire profit des facteurs géoéconomiques et institutionnels qui ont favorisé son attractivité et sa compétitivité. Résultat: la croissance économique de Québec et de sa région immédiate est aujourd’hui parmi les plus fortes au pays. En novembre dernier, le taux de chômage régional atteignait un modeste 4,5%.

«Depuis les années 1980, l’économie de Québec et de sa région a fait un virage significatif vers une plus grande diversification, explique le professeur Mario Carrier, de l’École supérieure d’aménagement du territoire et de développement régional (ÉSAD). La base traditionnelle que constituaient la fonction publique, le tourisme et les assurances s’est vue consolidée et diversifiée par l’implantation d’entreprises manufacturières classiques et d’entreprises de moyenne ou de haute technologie. Le virage a bien réussi, mais cette croissance a eu des impacts sur les plans social et environnemental.»

Cette carte montre les niveaux d’émissions moyens de gaz à effet de serre selon les déplacements motorisés quotidiens des ménages de l’agglomération de Québec en 2006. Sans surprise, les émissions les plus faibles (entre 0,2 et 3,0 kilos de CO2 par jour par ménage) s’observent au centre-ville de Québec (en jaune), tandis que les émissions les plus fortes (entre 15,9 et 33,2 kilos de CO2 par jour par ménage) proviennent de la lointaine banlieue (en rouge). Photo: Groupe Accès à la cité, CRAD, Université Laval

Avec son collègue de l’ÉSAD, Marius Thériault, le professeur Carrier a réalisé une étude-synthèse de la documentation existante couvrant trois décennies d’évolution économique dans l’agglomération de Québec. Les résultats ont paru récemment dans un chapitre de l’ouvrage Transforming Distressed Global Communities, dans la collection «Urban Planning and Environment» des éditions Ashgate.

Les deux chercheurs ont particulièrement étudié la période de 15 ans comprise entre 1996 et 2011. Durant ces années, Québec et sa région ont vu leur taux d’emploi croître de 6,7%, ce qui la plaçait sur ce plan au troisième rang parmi les 14 zones métropolitaines examinées. Selon Mario Carrier, cette performance peut s’expliquer notamment par une meilleure intégration de l’économie de la région de Québec avec celle de sa voisine Chaudière-Appalaches. Celle-ci repose historiquement sur un secteur manufacturier fort.

«L’économie régionale est devenue de plus en plus diversifiée, donc de plus en plus solide, dit-il. Par contre, Québec et sa région venaient au onzième rang de ce classement pour la croissance démographique. La population a crû de 14% en 15 ans, ce qui est relativement faible.» En clair, cela signifie que la croissance démographique ne suit pas la croissance économique et que la population locale ne suffit pas à pourvoir les postes offerts. «Cet enjeu, poursuit-il, existe depuis quelques années déjà. C’est d’autant plus problématique que Québec a une difficulté à attirer de la main-d’œuvre de l’extérieur. Ce sera un défi majeur dans l’avenir.»

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